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Libertinage

Stealthing : tout ce que tu dois savoir sur le délit sexuel !

Derrière le terme de stealthing se cache une tendance sexuelle de plus en plus fréquente et dangereuse, avec des conséquences physiques et psychiques inconnues, parfois graves, pour les personnes concernées.

Définition : que signifie exactement le stealthing ?

Traduit de l’anglais, “stealthing” signifie ” ruse” ou “dissimulation”. Il est loin d’avoir la même force d’évocation que le mot “viol”, même s’il peut conduire à des expériences traumatisantes similaires pour les victimes.

Le stealthing fait d’abord référence à une personne qui, avant ou pendant l’acte sexuel, retire secrètement ou endommage délibérément un préservatif à l’insu ou avec l’accord du partenaire sexuel. Mais le terme désigne en fait le retrait de toute forme de moyen de contraception sans consensus.

Le sexe furtif, risqué et dangereux !

Dans la pratique, le stealthing expose toutes les personnes concernées aux risques de maladies transmissibles comme le VIH, la syphilis, la chlamydia ou la gonorrhée. Pour les femmes concernées, le stealthing comporte même le risque d’une grossesse non désirée.

Le stealthing désigne plus qu’une simple rupture de confiance, il s’agit d’une forme d’ agression émotionnelle et sexuelle dont les conséquences ont été sous-estimées jusqu’à présent.

Portée sociale du stealthing

Sur Internet, il existe des communautés en ligne dont le seul but est de fournir aux hommes des instructions de stealthing sur la meilleure façon de retirer un préservatif en secret.

Dans divers forums de furtivité, les victimes sont ridiculisées et les auteurs héroïsés. De plus, les délinquants n’y échangent pas seulement sur leurs expériences de stealthing, mais trouvent aussi l ‘acceptation et les applaudissements de leurs pairs.

Le fait que le porno furtif constitue une catégorie à part entière sur les sites érotiques en ligne montre à quel point le sexe furtif est populaire et qu’il peut trouver un écho dans certaines parties de la société.

Qu’est-ce qui motive les auteurs du stealthing ?

Le comportement de domination masculine est un motif principal, repris par la psychologue et gynécologue Dr Sumayya Ebrahim dans une étude. Elle se réfère ici à des déclarations faites par des agresseurs lors d’une enquête menée en .

  • “… on se sent mieux sans préservatif …”
  • “… le droit de répandre sa semence …”
  • “… c’est l’instinct qui commande …”

Ces opinions répandues et profondément enracinées sur le prétendu droit naturel des hommes ont également été exprimées. Ici , 9% des jeunes participants masculins ont indiqué qu’ils avaient déjà été impliqués dans une forme de stealthing.

Victimes de stealthing et leurs expériences

Dans une étude publiée dans le Women’s Health Journal, 12% des femmes âgées de 21 à 30 ans qui ont participé à l’étude ont déclaré avoir été victimes de stealthing.

En outre, des entretiens menés par Alexandra Brodsky dans le cadre de l’étude de 2017 mentionnée ci-dessus ont souligné une fois de plus les craintes des personnes concernées et l’ignorance des auteurs.

Les personnes interrogées ont tenu les propos suivants :

  • “Je me suis sentie humiliée, honteuse, sale …”.
  • “Je me suis arrêtée au milieu de l’acte sexuel, j’avais en quelque sorte l’impression d’avoir été violée”.

Et la façon dont les agresseurs réagissaient à une confrontation ressemblait alors souvent à ceci :

  • “Ne t’inquiète pas, je l’ai retiré avant … tu ne seras pas enceinte”.
  • “… tu es paranoïaque, je n’ai rien, je suis propre”.

Ces déclarations permettent de constater une fois de plus à quel point les victimes sont traitées sans empathie ni scrupules et avec quelle dangereuse naïveté des délinquants aveuglés cherchent à se justifier.

Le stealthing est-il un délit ? Experts juridiques et juristes s’accordent sur ce point

Dr Brianna Chesser est maître de conférences en criminologie et en justice au Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT). Elle est d’accord avec de nombreux experts ici sur le fait que le stealthing est un acte contre la dignité et une menace pour la capacité physique.

Comme le stealthing transforme un acte consenti en un acte non consenti, il peut être considéré comme une agression sexuelle ou un viol, selon les experts juridiques.

Un point de vue renforcé par une participante à l’étude de 2017 : “C’est la quintessence. J’ai accepté de le baiser avec un préservatif, pas sans”.

Le stealthing est-il punissable ?

Conformément au § 177 du code pénal Français, le stealthing est punissable et doit être considéré comme une agression sexuelle. Selon les circonstances de l’acte, , pour lequel une peine d’emprisonnement d’au moins six mois est prévue.

Mais il s’agit là d’une simple théorie. Dans la réalité, c’est souvent le témoignage de la victime contre celui de l’agresseur et le tribunal doit réévaluer chaque cas.

Un jugement de stealthing tiré de la pratique

Dans une affaire judiciaire datant de 2018, un jeune homme coupable de stealthing a d’abord été acquitté par le tribunal d’instance de Kiel. Les rapports sexuels entre les participants étaient consentis et l’auteur n’avait pas eu recours à la violence ni forcé la victime à faire quoi que ce soit. Le retrait furtif d’un préservatif ne constitue qu’une tromperie .

Mais en deuxième instance, ce . Puisque l’acte sexuel n’était plus consenti à partir du moment où le préservatif a été retiré en secret.

Le stealthing doit être considéré comme un délit par la société.

Pour que le sexe furtif ne reste pas un phénomène dont tout le monde est au courant, mais dont personne ne parle, il faudrait, selon le Dr Chesser, traiter cette thématique de manière très offensive et publique.

“Si davantage de personnes peuvent en discuter, cela contribuera à éliminer la stigmatisation, car tant de femmes ont honte [lorsqu’elles sont victimes de violences sexuelles]”, Dr Chesser.

Une prise de conscience accrue de cette tendance dangereuse aidera les victimes du stealthing à mieux surmonter le traumatisme qu’elles subissent. Cela augmentera également la pression sur la justice pour qu’ elle trouve des solutions appropriées, explique-t-elle.

Ces conseils et astuces permettent aux victimes de stealthing de se protéger.

Lorsqu’on est victime d’une injustice, on a le droit de se défendre. Les personnes concernées ne devraient jamais s’accuser elles-mêmes de l’inconduite d’une autre personne. Outre le fait de communiquer l’incident à des personnes de confiance, à la police ou à un psychologue, les victimes de stealthing devraient s’adresser immédiatement à un centre de conseil pour obtenir un soutien professionnel. Il est également très important de consulter un médecin afin d’exclure tout risque pour la santé.

Voici d’autres mesures qui peuvent être prises en amont pour minimiser le risque de stealthing:

  • Il est conseillé de communiquer clairement ses souhaits et ses besoins d’égal à égal. Il convient également d’attirer l’attention sur l’importance de la contraception et, si nécessaire, de faire un travail d’information.
  • Il convient d’attirer l’attention des partenaires masculins en particulier,

qu’en matière de contraception, il ne s’agit pas seulement de se protéger contre les grossesses non désirées.

  • Apporter son propre préservatif peut également contribuer à la sécurité personnelle et commune.
  • Selon la devise ” La confiance, c’est bien, le contrôle, c’est mieux“, lors des rapports sexuels, il suffit de sentir, de vérifier, voire de demander si tout est encore au bon endroit.
  • Dans l’idéal, ne rechercher le contact physique qu’avec des personnes en qui l’on a une confiance absolue et, si l’on fait de nouvelles connaissances, prendre son temps avant de devenir intime.

Une communication claire et l’initiative personnelle peuvent garantir une plus grande vigilance. Better safe than sorry !

Dans de nombreuses villes d’France, il est possible d’obtenir des conseils gratuits et anonymes auprès de divers organismes. Les personnes concernées peuvent également obtenir de l’aide par téléphone :

Aide téléphonique pour les abus sexuels: 0800-22 55 530

Heures d’appel : lu, me, ve : 9h00 à 14h00 et ma, je : 15h00 à 20h00.

Ligne d’aide Violence contre les femmes: 0800-116 016

24 heures sur 24, y compris les week-ends et les jours fériés.

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